C’est la deuxième prise d’otage à Toulouse pour ce mois de juin. Après celle de Météo France, celle-ci a lieu à environ 500 m de l’appartement de Mohammed Merah, dans une agence bancaire, située rue Camille Pujol dans le quartier bien connu maintenant de la Côte Pavée. Quatre personnes sont retenues depuis 10h du matin.
La police repousse pour la deuxième fois le cordon de sécurité dans la rue Camille Pugol. L’agence bancaire, où sont retenus les otages sont dans un bâtiment sur le côté gauche, en bout de rue. Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson.
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Le périmètre de sécurité a été déplacé à plusieurs reprises. Le lycée du Caouzou, non loin de la banque, a été évacué. Les bus qui circulaient dans cette artère ont été stoppés et rangés vides dans une ruelle adjacente. La circulation est déviée. Les habitants ne peuvent pas rentrer chez eux. Le quartier est fermé.
A 14h, le GIGN venu de Bordeaux, avait déjà pris position dans la rue. Un camion des secours a pris également place, le gaz a été coupé. Toute la logistique s’est mise en place. Une cellule de crise a été établie dans les bureaux d’une banque située non loin du cordon de sécurité. Un livreur de pizza est arrivé avec un nombre impressionnant de pizza stockées dans sa voiture.
Le GIGN devant le QG, l’endroit où sont rentrés le Préfet, le Procureur de la République et le maire de Toulouse Pierre Cohen. L’agence bancaire, où sont les otages, se situe devant le bâtiment beige photographié à gauche. Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson.
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A 15h30, le procureur de la République a fait un point devant la presse.
…« Les motivations relèvent de convictions religieuses et non pas de l’argent. Allez plus loin dans les précisions de type opérationnel, serait contre productif par rapport au dialogue que nous entretenons avec lui (le forcené). Un otage a été libéré, il reste une femme et deux hommes retenus.
Aucun autre détail. Nous nous sommes mis d’accord, nous n’ajoutons rien à ces quelques mots…les enjeux humains sont trop importants…pas d’autres précisions».
Sur ces mots, le procureur et le préfet sont repartis.
Le GIGN s’est positionné dans différents endroits de la Rue Camille Pujol et dans les rues adjacentes. Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson.
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Contrairement à ce qui s’était passé pour l’affaire Merah, la presse massée dans la rue Camille Pugol n’a pas eu beaucoup d’éléments d’information. Pierre Cohen qui s’est déplacé sur les lieux, n’a rien rajouté non plus et a demandé la plus grande prudence quant aux termes utilisés pour les origines de la prise d’otage. Cependant une information circulait déjà, selon laquelle la sœur du forcené aurait joint son frère au téléphone et aurait déclaré celui-ci comme étant un malade psychiatrique.
Trop éloignée de lieu de la prise d’otage, il n’a pas été possible d’entendre les coups tirés. Mais la police bloquant une autre ruelle, a confirmé les tirs vers 17h. Le RAID a donné l’assaut et a blessé le forcené. Finalement, les otages ont été libérés.
Dans l’ambiance de suspicion qui règne depuis l’affaire Merah et le traumatisme qui reste bien vivace, on a parfois tendance à citer trop rapidement Al Qaïda, d’autant plus que le forcené évoquait des convictions religieuses. Il est facile aussi de se réclamer d’une telle mouvance complètement désorganisée et à la fois il est difficile d’aller vérifier cette appartenance lorsqu’elle est évoquée.