Il a fallu pas moins de 10 ans de travaux de rénovation pour pouvoir enfin redécouvrir la plus grande collection au monde des chefs d’œuvres de Toulouse Lautrec dans le Palais de la Berbie à Albi.
Il faut souligner la prouesse d’un tel chantier, phasé en trois étapes. En effet, malgré les lourds travaux d’infrastructure, le musée d’Albi n’a jamais fermé ses portes au public.
Ce nouveau musée devait répondre aux impératifs d’accessibilité (à tous les publics) et aux demandes actuelles, telles un auditorium, des ateliers pédagogiques, salle d’exposition temporaire. La mise aux normes en terme de lumière, de contrôle de l’atmosphère et le chauffage exigeaient un savoir faire certain pour intégrer cette technique surtout dans un bâtiment classé.
Pour réaliser cet ambitieux programme, l’agence d’architecture Dubois et Associés, qui a gagné le concours européen en 1997, a proposé de creuser la Cour d’honneur (- 11 m de profondeur), afin de ne pas toucher à l’infrastructure existante. Confronté à cette contrainte du classement au patrimoine des monuments historiques, il a fallu faire passer le matériel technique et les gravats à évacuer par dessus les toitures du bâti.
A l’intérieur du Palais de la Berbie se côtoient brique rouge et béton gris pour les parties réaménagées. Surprise, surprise…grâce aux travaux, les archéologues ont pu mettre à jour un pavement daté du XIII siècle dans la salle, qui serait identifié comme la salle du tribunal d’inquisition. Par ailleurs, sous le plâtre d’un plafond construit comme une carène de bateau retourné, on a découvert un décor végétal et animal datant fin XVe début XVIe. Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson
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Compte tenu des découvertes archéologiques faites au cours des travaux, le cahier des charges réalisé par le conservatrice en chef et directrice du musée, Danièle Devynck, a été remis en cause à maintes reprises. Un véritable casse-tête chinois ! Que faire lorsque l’on découvre un sol magnifique, exceptionnel et en bon état, même s’il a perdu ses couleurs vertes, jaunes et noires ? Soit on constate tout simplement et on replace une dalle de béton au sol pour utiliser les murs d’exposition; soit on met en valeur le pavement du XIIIe siècle, on tire un trait sur les 85 m linaire d’exposition et on cherche à remplacer cette surface ailleurs. C’est bien-sûr cette dernière solution qui a été adoptée par la conservatrice en chef et l’architecte en chef des monuments historiques, Patrice Clavel.
Actuellement, la surface d’exposition compte 4 200 m² (avant travaux 2 900 m²) et l’on peut découvrir les œuvres de Toulouse Lautrec sous un autre jour. Passées auparavant inaperçues car mal mises en valeur ou placées dans des réserves faute de lieu d’exposition, les œuvres sont maintenant telles des joyaux dans un magnifique écrin rouge.
2 300 personnes par jour ont visité le musée courant mai (2012) ! Ce record d’affluence est certes lié aux nombreux jours fériés et aux ponts mais ce n’est pas l’unique raison. Depuis juillet 2010, Albi peut être fière d’avoir pu faire inscrire la Cité épiscopale sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Le Palais de la Berbie fait partie du périmètre inscrit. Depuis le nombre des visiteurs n’a cessé de croître.
Albi, surnommée « la ville rouge« , ville au patrimoine très riche, ville très accueillante, ville ouverte…une ville à découvrir ou à redécouvrir a b s o l u m e n t !
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