Archives mensuelles : juillet 2010

PAS DE RECONDUITE A LA FRONTIERE POUR LES OURS DES PYRENEES

Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, rencontre aujourd’hui les membres du Comité de Massif des Pyrénées. Il s’agit de débattre sur des propositions en vue d’une stratégie de préservation et de valorisation de la biodiversité pyrénéenne. Mais il s’agit bien-sûr d’évoquer aussi le problème de l’ours brun dans nos montagnes. Rassemblés devant la préfecture de Toulouse, les opposants à la réintroduction de l’ours, rythment avec des pétards le discours de la Secrétaire d’Etat.

Chantal Jouanno à Toulouse

De gauche à droite . Dominique Bur, préfet, Chantal Jouanno et son attaché de presse, à la préfecture de Toulouse – crédit photographique : © Véronique Samson

Que les opposants soient rassurés, Chantal Jouanno annonce qu’il n’y aura «pas de nouvelle introduction massive et systématique de l’ours», contrairement au gros titre de la Dépêche du Midi (Deux ours de plus ?). Cette méthode a crée des heurts au sein de la population locale, donc aujourd’hui il faut « sortir de cette logique », dit-elle. En 1996, huit plantigrades avaient été introduits, mais 3 sont morts. A l’heure actuelle, les ours se reproduisent naturellement et les plantigrades sont mieux adaptés à leur environnement de haute montagne. Elle insiste il n’y aura pas « d’introduction de 6 à 10 ours qu’on va chercher ailleurs ». Par contre, il y aura un «remplacement systématique des ours morts accidentellement», ainsi qu’un « suivi annuel de la population des ours ». Le Comité de massif co-décidera l’élaboration de la stratégie et réalisera le suivi. Dominique Maïtia, co-Président du comité de Massif, rajoute sur le ton de l’humour : « il n’y aura pas de reconduite à la frontière, pas de charter pour les ours… ». Il n’a pas précisé s’il s’agissait de la frontière espagnole ou slovène ! C’est également le Comité, qui sera chargé de définir ce qu’est un «ours à problème». Franska, tuée en 2007, a été définie ainsi par la Secrétaire d’Etat. Celle-ci a demandé à ce que le choix de l’ours se fasse cette fois-ci « sans pression médiatique et sans pression de calendrier ». Le plantigrade qui sera réintroduit ne devra pas être un ours nourri, qui aura l’habitude de se rapprocher des Hommes ». Il devra avoir un « comportement farouche » afin qu’il reste dans son milieu de haute voire moyenne montagne, ce qui avec Franska n’était pas le cas, selon Chantal Jouanno. Le prochain lâcher d’ours ne se fera pas avant le printemps 2011. Financièrement, il faut savoir qu’en 2006, un lâcher d’ours coûtait environ 500 000 euros par ours. Le lâcher aura lieu dans le Béarn puisque dans cette région, il ne reste plus que trois mâles. Une femelle sera introduite dans le massif afin que la reproduction se fasse naturellement. Actuellement 19 à 22 plantigrades vivent dans les Pyrénées. Mais nous sommes loin de l’objectif des 50 plantigrades, qui forment une population viable, réclamé par les défenseurs de l’ours.

Chantal Jouanno veut apaiser les passions et souhaite « faire de l’écologie sereinement et honnêtement ». Elle ne veut pas tomber dans les symboles et trouve réducteur de lier la biodiversité uniquement au problème de l’ours brun. La biodiversité, c’est aussi s’occuper du bouquetin, du vautour, du grand tétras et du desman. Elle rajoute : « la biodiversité, c’est aussi la qualité des eaux, l’alimentation, la pharmacopée. C’est un tout.» Mais de manière plus comptable, n’oublions pas de rappeler que l’Europe accorde des crédits pour la conservation de l’ours. L’Etat doit donc proposer des stratégies environnementales sérieuses, sinon il devra payer non seulement une amende mais à l’avenir les crédits seront bloqués. La stratégie d’apaisement de Chantal Jouanno ne sera donc peut-être pas aussi durable que son ministère…

DES MOTS D’AMOUR

Longue distance

vers Vancouver…

Nuage

crédit photographique : © Véronique Samson

et comme ils l’imaginent,

indestructible,

il tire sa révérence,

sans regret.

(Texte original de Colette)

BIODIVERSITE ET ENTOMOLOGIE

Indispensable à la pollinisation, les fleurs et les insectes contribuent à la biodiversité. Alain Cipière, alias El Chip, a photographié ces animaux pollinisateurs et nous fait partager son univers dans une galerie riche et bien documentée. C’est un voyage dans l’univers de la macro, dans le monde de l’entomologie, l’histoire du plus petit que soi qui nous permet de vivre et respirer.

Pavot rouge dans le jardin de Colette

Pavot rouge en fin de floraison – crédit photographique : © Véronique Samson

Les insectes transmettent le pollen de fleurs en fleurs.  Les Hommes transmettent leur savoir d’Homme à Homme.

Un mot d'Alain Cipière :
"Je voudrais remercier les distingués naturalistes, les pointus
entomologistes, les administrateurs et animateurs du Muséum de Toulouse,
pour m'avoir accompagné et aidé à enfourcher la grande cavale
entomologique; je ne m'en remettrai jamais..."

LES INDEMNITES DE MONSIEUR LE MAIRE

Comme chaque année, à l’occasion du 14 juillet, Monsieur le Maire, Christian De Langhe, lit son évocation aux morts dans le petit cimetière de St Martin la Campagne. Après la Marseillaise, il offre l’apéritif aux villageoises et aux villageois dans la petite mairie, qui jouxte le cimetière. Cette tradition se perpétue depuis 40 ans.

Le 14 juillet à St Martin la Campagne
Dans un petit village de l’Eure, Christian De Langhe, Maire de St Martin la Campagne, célèbre le 14 juillet en commençant par évoquer les morts du village puis en invitant les habitants à un apéritif. Crédit photographique : © Véronique Samson

Si cette invitation, simple et conviviale, peut paraître anodine, il faut bien noter que Monsieur le Maire utilise ses propres indemnités de fonction pour régaler les villageois et leur offrir kirs et amuse-gueules. Nous sommes donc loin du « pouvoir » et des multiples scandales liés aux notes de frais exorbitantes des hommes et femmes politiques :  cigares, hôtels de luxe, avions, appartements de fonction,  construction de piscine et autres, tout cela bien-sûr aux frais du contribuable. Merci Monsieur De Langhe de nous rappeler que certains édiles sont toujours intègres et qu’il n’y a pas que des « ripoux » en France ! Rappelons aussi à Monsieur Sarkozy qu’il n’était pas utile d’annuler la garden-party d’aujourd’hui, il suffisait tout simplement d’utiliser vos indemnités tout comme le fait Christian De Langhe depuis des années !

BOWLING

Marie Welles, jeune diplômée des Beaux Arts de Toulouse fait partie de l’association Point de Fuite (PDF). Elle propose cette oeuvre intitulée BOWLING dans le cadre de l’exposition Imaginez Maintenant. Elle se réapproprie le couloir d’un hôpital désaffecté.

Bowling, une oeuvre de Marie Welles
Les visiteurs ont participé à la création de cette oeuvre. Pendant 4 jours et à 20h, ils ont pu jouer au bowling et transformer l’oeuvre dans l’hôpital de la Grave à Toulouse. Crédit photographique : © Véronique Samson

Elle a réalisé 80 boules de bowling en plâtre ainsi que 8 quilles pour cette installation. Les joueurs ont tentés de faire tomber les quilles. Pour l’artiste, il s’agit non seulement du jeu mais aussi du thème de la compétition. Qui est le perdant ? le gagnant ? A méditer surtout à notre époque…

 

QUAI DES BRUMES

Sur le Quai de l’exil, proche de la Garonne, des promeneurs se baladent dans la chaleur estivale et dans la brume…

Il s’agit d’une installation des artistes Raphaël Bétillon et Nicolas Dorval-Bory créée pour l’événement national en faveur de la création : Imaginez Maintenant – les 4 jours de la jeune création. Les visiteurs ont pu expérimenter cette réappropriation du lieu à Toulouse.

Quai des brumes sur les berges de la Garonne

Les visiteurs sont conviés à choisir une plante après avoir traversé une serre et à la replanter car c’est bien connu, « il faut cultiver son jardin ». Crédit photographique : © Véronique Samson

« PAYSAGES EN EXIL cherche à créer, le long de l’hôpital de la Grave, un voyage expérimental dans lequel le visiteur est invité à explorer un paysage improbable, condensation de climats, mélange de Natures du monde entier. Le projet trouve sa genèse dans la description du phénomène des plantes vagabondes par Gilles Clément : « Les plantes voyagent. Les herbes surtout. Elles se déplacent en silence à la façon des vents. On ne peut rien contre le vent. En moissonnant les nuages, on serait surpris de récolter d’impondérables semences mêlées de loess, poussières fertiles. Dans le ciel déjà se dessinent d’imprévisibles paysages.»