Archives de Tag: biodiversité

Le glyphosate – OMS versus EFSA

La Commission Européenne a décidé de reconduire l’autorisation du glyphosate, communément appelé Round Up. Cet herbicide est le plus utilisé sur toute la planète. Des tonnes sont répandues chaque jour dans la nature, dans l’air et sur la terre.

abeille butinant

Abeille butinant dans une rose trémière. Crédit photographique : © 2015 Véronique Samson.

 

Son interdiction devait avoir lieu en juin 2016 étant donné que la substance est potentiellement cancérigène et entraînerait des perturbateurs endocriniens selon l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé. Certains membres de la Communauté Européenne ont demandé la révision du classement du glyphosate et son interdiction. Mais l’agence EFSA, European Food Safety Authority, déclare qu’il n’est pas cancérigène. La bataille des agences et des experts continue donc et rien ne se passe.

Bien que le principe de précaution soit invoqué, l’utilisation du glyphosate est reconduite jusqu’en fin 2017. Une pétition circule actuellement, plus de 84 000 signataires ont alerté les ministres de la santé, de l’agriculture et de l’environnement.

Pour que la biodiversité puisse être source d’émerveillement pour les générations futures, il faut agir !

 

Pour en savoir plus, écouter le débat de la Commission Européenne

NE PAS VENDRE LA PEAU DE L’OURS…

Un an après la visite de Chantal Jouanno et l’annonce de la réintroduction d’une ourse dans le massif pyrénéen, voici que le gouvernement et son ministère de l’écologie se rétracte.
Malgré les promesses de jadis et larges sourires sur le péron de la préfecture de Toulouse, l’ours femelle ne sera pas réintroduit dans le Béarn en 2011, annonce la presse aujourd’hui.

Chantal Jouanno - Véronique Samson

Toulouse, le 26 juillet 2010 : Chantal Jouanno annoncait son plan de réintroduction de l’ours dans les Pyrénées.  Crédit photographique : © Véronique Samson

Est-ce que le lobby des chasseurs et des éleveurs de tous poils aurait réussi à stopper le plan de réintroduction de l’ours dans les Pyrénées ? Pourtant en 2010, il semblait clair de part et d’autre que la population ursine ne peut pas se maintenir puisque la femelle Canelle a été tuée par un chasseur, et Franska sur une route. Le déficit du nombre des femelles ne peut donc pas être comblé.

L’association Adet Pays de l’ours lance sur son site une cyberaction pour manifester sa désapprobation. De son côté, WWF s’indigne également que Nathalie Kosciusko-Morizet revienne sur les promesses faites l’an dernier.

Faudra-t-il donc craindre que la France ne se voit infliger une sanction par l’Europe pour non respect des engagements de protection des espèces menacées ?
Le dicton selon lequel « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de... » le réintroduire, semble être malheureusement d’actualité !

LA CULTURE AU POTAGER

Le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a inauguré aujourd’hui l’extension des Jardins Passagers au coeur de la Villette.

Inspirés de Gilles Clément et de l’idée du jardin écologique et en mouvement, les jardins passagers ont pour vocation de sensibiliser les personnes aux différents écosystèmes et d’introduire la notion d’écoresponsabilité.  Né en 2001, ce jardin de 2 000 m² est situé sur le site de l’ancienne friche de la Halle aux Moutons. Actuellement, on y trouve des cultures placées dans de grandes jardinières faites de madriers et d’anciennes traverses de chemin de fer conçus sur le thème des continents.

Jardins Passagers - Frédéric Mitterrand

Frédéric Mitterrand inaugure l’extension des jardins passagers de la Villette. Crédit photographique : © Véronique Samson

Dans l’extension de 1 000 m² inaugurés aujourd’hui,  jardiniers et jardinières pourront désormais cultiver en pleine terre et utiliser une station de rempotage adaptée aux personnes à mobilité réduite. Tirés au sort, les jardiniers cultiveront des carrés potagés pendant une durée de deux ans. Ensuite ce sont d’autres habitants du quartier ou d’autres salariés de la Villette qui pourront s’épanouir dans cet environnement.  

Mais le jardin dispose encore d’autres ressources : un bassin, un ruchier, un jardin sec ainsi qu’un mur de pierres sèches et surtout les balades chantées de Julie Langlet. Laissez vous donc porter par les senteurs des plantes aromatiques, par la mélodie des coquelicots et escargots, vous serez enchantés par ce jardin pédagogique et artistique qui a cette force extraordinaire de créer du lien !

PAS DE RECONDUITE A LA FRONTIERE POUR LES OURS DES PYRENEES

Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, rencontre aujourd’hui les membres du Comité de Massif des Pyrénées. Il s’agit de débattre sur des propositions en vue d’une stratégie de préservation et de valorisation de la biodiversité pyrénéenne. Mais il s’agit bien-sûr d’évoquer aussi le problème de l’ours brun dans nos montagnes. Rassemblés devant la préfecture de Toulouse, les opposants à la réintroduction de l’ours, rythment avec des pétards le discours de la Secrétaire d’Etat.

Chantal Jouanno à Toulouse

De gauche à droite . Dominique Bur, préfet, Chantal Jouanno et son attaché de presse, à la préfecture de Toulouse – crédit photographique : © Véronique Samson

Que les opposants soient rassurés, Chantal Jouanno annonce qu’il n’y aura «pas de nouvelle introduction massive et systématique de l’ours», contrairement au gros titre de la Dépêche du Midi (Deux ours de plus ?). Cette méthode a crée des heurts au sein de la population locale, donc aujourd’hui il faut « sortir de cette logique », dit-elle. En 1996, huit plantigrades avaient été introduits, mais 3 sont morts. A l’heure actuelle, les ours se reproduisent naturellement et les plantigrades sont mieux adaptés à leur environnement de haute montagne. Elle insiste il n’y aura pas « d’introduction de 6 à 10 ours qu’on va chercher ailleurs ». Par contre, il y aura un «remplacement systématique des ours morts accidentellement», ainsi qu’un « suivi annuel de la population des ours ». Le Comité de massif co-décidera l’élaboration de la stratégie et réalisera le suivi. Dominique Maïtia, co-Président du comité de Massif, rajoute sur le ton de l’humour : « il n’y aura pas de reconduite à la frontière, pas de charter pour les ours… ». Il n’a pas précisé s’il s’agissait de la frontière espagnole ou slovène ! C’est également le Comité, qui sera chargé de définir ce qu’est un «ours à problème». Franska, tuée en 2007, a été définie ainsi par la Secrétaire d’Etat. Celle-ci a demandé à ce que le choix de l’ours se fasse cette fois-ci « sans pression médiatique et sans pression de calendrier ». Le plantigrade qui sera réintroduit ne devra pas être un ours nourri, qui aura l’habitude de se rapprocher des Hommes ». Il devra avoir un « comportement farouche » afin qu’il reste dans son milieu de haute voire moyenne montagne, ce qui avec Franska n’était pas le cas, selon Chantal Jouanno. Le prochain lâcher d’ours ne se fera pas avant le printemps 2011. Financièrement, il faut savoir qu’en 2006, un lâcher d’ours coûtait environ 500 000 euros par ours. Le lâcher aura lieu dans le Béarn puisque dans cette région, il ne reste plus que trois mâles. Une femelle sera introduite dans le massif afin que la reproduction se fasse naturellement. Actuellement 19 à 22 plantigrades vivent dans les Pyrénées. Mais nous sommes loin de l’objectif des 50 plantigrades, qui forment une population viable, réclamé par les défenseurs de l’ours.

Chantal Jouanno veut apaiser les passions et souhaite « faire de l’écologie sereinement et honnêtement ». Elle ne veut pas tomber dans les symboles et trouve réducteur de lier la biodiversité uniquement au problème de l’ours brun. La biodiversité, c’est aussi s’occuper du bouquetin, du vautour, du grand tétras et du desman. Elle rajoute : « la biodiversité, c’est aussi la qualité des eaux, l’alimentation, la pharmacopée. C’est un tout.» Mais de manière plus comptable, n’oublions pas de rappeler que l’Europe accorde des crédits pour la conservation de l’ours. L’Etat doit donc proposer des stratégies environnementales sérieuses, sinon il devra payer non seulement une amende mais à l’avenir les crédits seront bloqués. La stratégie d’apaisement de Chantal Jouanno ne sera donc peut-être pas aussi durable que son ministère…

BIODIVERSITE ET ENTOMOLOGIE

Indispensable à la pollinisation, les fleurs et les insectes contribuent à la biodiversité. Alain Cipière, alias El Chip, a photographié ces animaux pollinisateurs et nous fait partager son univers dans une galerie riche et bien documentée. C’est un voyage dans l’univers de la macro, dans le monde de l’entomologie, l’histoire du plus petit que soi qui nous permet de vivre et respirer.

Pavot rouge dans le jardin de Colette

Pavot rouge en fin de floraison – crédit photographique : © Véronique Samson

Les insectes transmettent le pollen de fleurs en fleurs.  Les Hommes transmettent leur savoir d’Homme à Homme.

Un mot d'Alain Cipière :
"Je voudrais remercier les distingués naturalistes, les pointus
entomologistes, les administrateurs et animateurs du Muséum de Toulouse,
pour m'avoir accompagné et aidé à enfourcher la grande cavale
entomologique; je ne m'en remettrai jamais..."

RÊVE OU REALITE

Imaginons un instant que les Champs Elysées deviennent un espace végétal non pas pour deux jours mais pour toujours !

Nous pourrions à nouveau écouter les oiseaux chanter au lieu de subir le vrombissement et la pollution des voitures. Les abeilles butineraient les fleurs de lavande, le colza etc.  Les feux de circulation devenus inutiles, auraient disparu. Les amoureux pourraient s’enlacer entre les plants de tabac et les bambous. Les enfants courraient entre la vigne et les cyprès. Les vieux assis entre deux hêtres pourpres, diraient : tu te rappelles jadis quand il y avait encore des voitures sur les Champs, c’est tout de même mieux maintenant…

A quelques rues de là, la Tour Eiffel du haut de ses 317  mètres nous interpèle : née en 1889 je suis encore là ! Et comment va la biodiversité en 2010 ? est-ce que toutes les espèces sont encore là ? Imaginons nous donc en 2050, les Champs sont verts et nous nous remémorons les difficultés, les réticences, les critiques faites au Maire de Paris pour avoir imposé ce projet !

les flâneurs du dimanche visitent les Champs Elysées transformés en espace végétal

Les flâneurs du dimanche visitent les Champs Elysées transformés en espace végétal et découvrent des arbres et des plantes venues de toute la France. Les jeunes agriculteurs répondent à toutes les questions des curieux même à une heure tardive – Crédit photographique : © Véronique Samson

DE LA VERDURE EPHEMERE AUX CHAMPS

Préparatifs pendant la nuit du samedi au dimanche et ballet de manitous

Venus de toutes les régions de France, environ 600 jeunes agriculteurs sont arrivés à Paris en après midi pour une opération de séduction sur les Champs Elysées. Le but de l’opération est de planter cette avenue avec des arbres, du maïs, de colza, de blé tendre… Pour Franck Seguinier, agriculteur en cours d’installation dans le Morvan, il s’agit aussi « d’expliquer au public l’itinéraire cultural des diverses plantations et notamment les céréales« . Pour Eric Joanon, agriculteur et éleveur de charolais en Saône et Loire, cette opération vise également à « mobiliser les jeunes agriculteurs pour une plus grande solidarité« . Il s’agit aussi de « changer l’opinion du public qui considère trop souvent l’agriculteur comme le pollueur de la planète » et de « regagner leur estime« . Les plants qui verdissent les Champs ce week-end ont poussé autour de Paris mais aussi en province. Avec le transport des 986 palettes, il faudra néanmoins calculer le bilan carbone.

Champs Elysees, Capitale nature, biodiversite, agriculteur, eleveur, maïs, bléSecteur 1 : les jeunes agriculteurs bénévoles ainsi que le personnel embauché pour cette opération mettent en place les cultures qui couvrent les Champs Elysées soit 3 hectares. L’opération dure toute la nuit. A 8h l’avenue deviendra bien la plus belle avenue du monde – crédit photographique : © Véronique Samson