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LE PRINTEMPS DANS LA VILLE ROSE

Les tragédies de Toulouse et Montauban auraient presque fini par nous faire oublier le printemps ! Pourtant forsythias et  cerisiers sont en fleur.

Le retour au calme est salutaire. Que la classe politique aille profiter de la nature si apaisante au lieu de surfer sur la vague d’insécurité, malheureusement toujours tendance pendant les campagnes électorales. Nous avons vu où les manœuvres de 2002 nous ont conduits !

Printemps toulousain

Cerisier en fleur. Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson.

HOMMAGE DE FRANCOIS HOLLANDE à Toulouse

Après avoir rencontré les représentants de l’école juive d‘Ozar Hatorah, le CRIF, l’ambassadeur d’Israël ainsi que les élus locaux, Pierre Cohen, Pierre Isard et Martin Malvy, François Hollande a préparé une allocution qu’il a tenue devant un nombre impressionnant de journalistes nationaux et internationaux.

F. Hollande prepare son allocution

François Hollande à l’école Ozar Hatorah de Toulouse. Crédit photographique : © Véronique Samson.

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Francois Hollande et Pierre Cohen

François Hollande avec Pierre Cohen avec un représentant des institutions juives venu de Paris. Crédit photographique : © Véronique Samson

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Le carnaval prévu mercredi 21 mars ainsi que les festivités de la semaine sont annulées voire repoussées. Pensons à ces victimes innocentes qui ne voulaient que vivre.

FUSILLADE DE TOULOUSE

Grande émotion dans l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse où a eu lieu ce matin vers 8 heures une fusillade faisant quatre victimes, un professeur et trois enfants. Les enfants attendaient la navette qui devaient les emmener dans une autre école, où ils étaient inscrits.

ecole Ozar Hatorah de Toulouse

Entrée de l’école Ozar Hatorah. Crédit photographie : 2012 Véronique Samson

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Après Nicolas Sarkozy, François Hollande accompagné d’Elisabeth Giguou et de Manuel Valls a pu rencontrer les responsables de l’école. Une délégation juive venue de Paris a voulu témoigner et pointer la sécurité et le besoin imminent de protection des écoles juives.

Francois Hollande dans l'ecole Ozar Hatorah

François Hollande dans le centre de documentation de l’école Ozar Hatorah avec le représentant du CRIF, Pierre Cohen et l’ambassadeur d’Israel (à droite), Nicole Yardeni, présidente du CRIF Midi Pyrénées (de dos). Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson.

impact de balles sur la facade de l'ecole

Impact de balles sur la façade de l’école Ozar Hatorah de Toulouse. Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson.

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Y a-t-il un lien entre les deux autres tueries des militaires de Montauban et de Toulouse ? Il semblerait que le mode opératoire soit le même, un scooter, un tueur unique et les mêmes balles.

Rendons hommage aux familles endeuillées.

LA BALANCE ET LE GLAIVE ou le couple Total-Grande Paroisse

Le procès en appel d’AZF suit son cours et les plaidoiries des parties civiles sont terminées.

Au cœur de l’affaire, deux entreprises, Grande Paroisse et Total mais comme le souligne Maitre Bisseuil, « nous avons un alignement impeccable des systèmes de défense ». Elle rajoute « s’il y a bien deux entités, qui se défend ? C’est bien Total ! ».

A la barre : deux hommes. Serge Biechlin et Thierry Desmarest, ce dernier le plus souvent absent. Tout comme le rappelle Maitre Cohen, « ce n’est pas parce qu’une organisation est cloisonnée, ou qu’une organisation ressemblerait à un arlequin fait de tissus en pièce, qu’il faut s’en tenir à telle ou telle partie du corps et oublier le cerveau», justifiant ainsi la citation en appel de Total et de son représentant.

Par ailleurs, sur un même site, nous sommes en présence de deux zones différentes : le Nord et le Sud, de deux hangars, le 221 et le 335 et de deux produits chimiques différents et incompatibles : le nitrate d’ammonium et le DCCNa qui est un dérivé chloré, fabriqués sur le même site (fait unique en Europe).

Si la piste chimique est pour la majorité des parties civiles l’unique cause de l’explosion du 21 septembre 2001, la défense réfute cette thèse et prétend « nous ne connaissons pas la vérité mais ce n’est pas la thèse chimique» !

Or, pour le président de la chambre, Bernard Brunet, il faudra rendre un seul et unique arrêt en prenant compte les deux visions. Comment alors tous les débats tenus jusqu’à présent devront converger en une seule décision ? Regardons cela de plus près !

Les juges de la Chambre d’Appel de Toulouse devront découvrir la vérité à travers la vision des parties civiles et de la défense. Tous espèrent que le flou soit dissipé… Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson

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Dans sa plaidoirie, Maitre Levy demande à ce que le jugement de 1re instance soit réformé car de nombreuses fautes ont été commises par Serge Biechlin. « C’est l’accumulation des fautes qui a causé l’explosion ». Ingénieur chimiste de formation, « il connaissait la dangerosité des nitrates, et leur pouvoir détonant« . Par ailleurs, l’usine étant classée Seveso 2,  il aurait dû respecter les obligations que ce classement implique et surtout rendre étanche la barrière qui devait exister entre les zones Nord et Sud.

En ce qui concerne le hangar 221 (destiné au stockage des nitrates), il fait la liste des dix fautes retenues :

  • l’insuffisance des consignes d’exploitation transmises aux sous-traitants,
  • la présence de nitrates souillés,
  • la présence de nitrate industriel et de nitrate agricole dans la même aire de stockage,
  • la configuration de stockage,
  • le dépassement du seuil critique de stockage,
  • l’absence de surveillance,
  • l’absence de système de chauffage,
  • le mauvais état de la dalle sur laquelle les nitrates étaient entreposés,
  • l’absence de formation sécurité du personnel.

Maitre Cohen renchérit en pointant que dans cet atelier ouvert aux quatre vents, on y pataugeait dans des flaques, car l’humidité remontait par capillarité.

Cette description du 221 met à mal la vision de Serge Biechlin qui en 2001 déclarait cette usine « en parfait était de marche et moderne ».

Mais ce n’est pas tout, car le hangar 335 joue un rôle majeur dans cette catastrophe. C’est là que les sous-traitants lavaient les sacs souillés. Maitre Bisseuil relève « la carence de l’industriel dans la gestion des déchets sur l’ensemble du site ». Car il semble que l’on ait mélangé déchets industriels spéciaux (DIS) et déchets industriels banals (DIB), or les procédures à suivre dans leur gestion sont différentes et donnent lieu à des circuits précis et des fiches de suivi. Tout cela est précisé dans l’arrêté préfectoral en vigueur. Il n’a pas été respecté. « On n’a pas assez dit que le 335 était un lieu de croisement de produits incompatibles dans la chaine causale » rajoute Maitre Levy.

Maitre Levy - procès AZF

Maitre Levy représente des salariés d’EDF victimes de la catastrophe d’AZF. Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson.

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La thèse chimique repose aussi sur une benne dans laquelle étaient entreposés des produits chlorés et qui est allée à l’atelier 221 entraînant ainsi le mélange des nitrates et des produits chlorés, c’est le trichlorure d’azote (NCl3), conduisant à l’explosion.

Cependant, tous ces faits étaient déjà établis en première instance. Alors s’il n’y a rien de nouveau, que cherche-t-on en appel ?

La décision du juge de première instance de relaxer les prévenus, se basait sur le fait que « le lien de causalité doit être direct et certain« . Or cette fameuse benne blanche n’a pas été analysée, précise la partie civile,  pire cette benne a disparu. La quantité de DCCNa découvert par M. Fauré dans l’atelier 335 a fondu au fur et à mesure des témoignages (de 500 kg on est passé à 150 kg), les prélèvements des experts missionnés par la CEI (commission d’enquête interne constituée par des experts de Total) au 335 ont fondu aussi et aucun résultat ne sera transmis. Le soi-disant inventaire de sacs est très flou. Les rapports de la CEI s’appauvrissent au fil de l’enquête. Les parties civiles accusent donc Total et la CEI d’avoir fait disparaitre ces pièces à conviction, ces chainons manquants qui auraient établi de manière claire la culpabilité des prévenus. Maitre Bisseuil conclut : « le groupe Total qui s’était engagé dans la recherche de la vérité, l’a mise à la recherche des ses intérêts privés« .

Les victimes représentées par Maitre Bisseuil ainsi que par ses consœurs et confrères ne veulent ni d’une vengeance, ni d’une justice compassionnelle, ils veulent simplement la justice. Quant à l’absence de la benne, de cette preuve certaine, Maitre Bisseuil dit qu’il ne faut pas que les juges soient « paralysés. Il faut remplacer l’absence de pièces à conviction, on peut retrouver autrement ». En fait, elle estime que tous les éléments sont déjà dans le dossier. « La sanction doit être prononcée. La justice est la balance et aussi le glaive » dit-elle pour conclure sa plaidoirie.

Quant aux conclusions de la défense, les plaidoiries commenceront la semaine prochaine.

LES GARDES DU CORPS DE FRANCOIS HOLLANDE

Après son enfarinage du 1er février 2012, François Hollande, avait déclaré dans son twitt du lendemain : « Je tiens à vous dire que je ne changerai pas la manière avec laquelle je veux dialoguer avec les Français. Je souhaite garder ma liberté. »

Lors de son intervention du 11 février 2012 au Sommet de l’innovation Futurapolis, à Toulouse, le service d’ordre était portant assez tendu. Les gardes du corps et policiers avaient interdit à la presse de s’assoir au premier rang, impossible également de s’approcher de la scène, à part deux cameramen qui filmaient l’événement en continu.

François Hollande avec le journaliste Franz-Olivier Giesbert du Point et Pierre Cohen à gauche, invités au Futurapolis de Toulouse. Il aurait simplement fallu un super zoom pour réaliser LA photo ! Crédit photographique : © 2012 Véronique Samson

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Il semble bien que les consignes d’ordre et de sécurité aient été données afin qu’un éventuel deuxième paquet de farine ne vienne ternir la neige toulousaine !

La tâche du SPHP  (service de protection des hautes personnalités) ou celle du garde du corps n’est pas aisée surtout pendant les campagnes électorales. Savoir être là à tous moments mais être discrets à la fois, c’est un juste équilibre qui est demandé à ces agents de sécurité. Après l’enfarinage parisien, il est certain qu’il a fallu revoir l’efficacité du service.

A la fin de son discours, François Hollande était attendu par les médias à l’extérieur pour être interviewé. Agglutinés devant une porte de sortie, ne lâchant pas un centimètre pour pouvoir faire LA photo et L‘interview, les médias ont grelotté plus de trente minutes dans le froid. Mais François Hollande est sorti discrètement par une autre porte. Il s’est engouffré dans une voiture noire aux vitres teintées. Envolé l’oiseau ! pas de photo…et surtout risque zéro.